Immersion culturelle à Mexico City

de Elida - Dimanche 30 sep 2018
Tags: #Mexique

Deux semaines n'étaient pas de trop pour découvrir l'immense capitale du Mexique et ses alentours. J'ai choisi de séparer le séjour en deux articles, et celui-ci va être focalisé sur la ville elle-même, récemment renommée CDMX : Ciudad de México. La suite est ici.

Le logo de la municipalité de Mexico figure un peu partout dans le paysage urbain.
Le logo de la municipalité de Mexico figure un peu partout dans le paysage urbain.

Nous sommes arrivés avec beaucoup d'appréhension et d'a priori : comment va-t-on se déplacer dans cette ville immense ? Quels sont les quartiers à éviter ? Quid de l'insécurité qui peut faire la mauvaise réputation de la ville ? Et tous ces doutes se sont progressivement effacés, pour laisser place à l'émerveillement. Ce qui nous aura surtout marqué, c'est la puissance culturelle de la ville. Mexico serait la ville contenant le plus de musées au monde, et ceux-ci sont toujours en ébullition. Sur le plan musical on a eu la bonne surprise de tomber de manière quasi-quotidienne sur des concerts gratuits de grande qualité, un peu partout dans la ville.

Pour prendre nos repères, on a commencé par...un free walking tour, pour changer ! Même des free walking tours : on a visité avec les adorables jeunes guides d'Estacion Mexico le centre ville, le quartier de Coyoacan, les hauts lieux du muralisme et de la lucha libre !

Au centre ville, on a découvert le Zocalo et sa cathédrale, mais surtout le Templo Mayor des aztèques. Ses fondations ont été posées là où les aztèques ont vu, après 200 ans de migration depuis le Nord du pays, le symbole divin du lieu de leur nouvelle capitale : un aigle dévorant un serpent, posé sur le haut d'un cactus (et devinez ce qu'il y a au centre du drapeau mexicain...). La structure du Templo Mayor, bien que largement détruit par les espagnols, est faite de 7 pyramides construites comme des poupées russes, la plus récente englobant la précédente, et caetera. On a aussi découvert que Mexico est une ville qui coule (de 25 à 40 centimètres par an selon les lieux et les sources !). Parce que le fameux cactus, il était sur une petite île. Au milieu d'un lac. Et ça a découragé personne, ni les aztèques, ni les espagnols qui ont asséché le bassin de la ville pour l'étendre. Et les conséquences sont bien visibles : les cathédrales et les immeubles penchent, de manière plus ou moins impressionnante. Ou encore le fait qu'on a trébuché un nombre incalculable de fois à cause des trottoirs inclinés de la ville ^^.

Regardez bien ce qui figure au centre de ce drapeau !
Regardez bien ce qui figure au centre de ce drapeau !

L'art du muralisme nous a particulièrement impressionné : ces grandes fresques peintes dans des lieux publics (universités, ministères, palais des Beaux-Arts, palais national) étaient destinées à enseigner l'Histoire du pays à un public qui était, à l'époque de la révolution mexicaine, majoritairement illettré. Et ça a donné des œuvres monumentales, dont celles du célèbre Diego Rivera, mari de Frida Kahlo.

Dans le quartier de Coyoacan, où ils ont vécu, on en a justement appris plus sur ce sulfureux couple que formaient Frida et Diego (une très longue histoire de je-t-aime-moi-non-plus qui donne le vertige rien que d'y repenser). On y a aussi flâné dans les rues colorées un churros à la main (bisous Raph ;) ), on s'est perdus dans le marché (on trouve pas la sortie ? bon bah on va manger des tacos alors ^^), et on a admiré les riches décorations encore en place de la fête nationale quelques jours auparavant...

Devinez-vous pourquoi le quartier se nomme Coyoacan ?
Devinez-vous pourquoi le quartier se nomme Coyoacan ?

Pour le côté culture populaire, on a été très agréablement surpris par les soirées de lucha libre. Les combats sont de vrais spectacles d'acrobates complètement dégénérés (dont certains ont facilement plus de 60 ans !), avec des entrées sur "scène" très travaillées : costumes hauts en couleurs, musique à fond, photos et vidéos du combattant sur grand écran, jeunes danseuses de part et d'autre de l'escalier... et même si sur le ring on comprend que les règles sont bien définies, dans l'arène tout est permis : c'est une bière dans une main, des pop-corns dans l'autre que tout le monde crie des insultes bien bien méchantes à l'égard des combattants. On a même assisté à un moment rare quand l'un des combattants, Mistico, s'est fait retirer son masque par son adversaire : fin du match, victoire instantanée de l'adversaire et honte ultime pour celui qui sort de l'arène le visage caché dans ses mains. Après une première expérience avec une guide, on y est même retournés une deuxième fois seuls tellement c'était captivant !

Spectacle, spectacle et encore du spectacle : la lucha libre.
Spectacle, spectacle et encore du spectacle : la lucha libre.

On a aussi passé une soirée dans le quartier des mariachis, à la place Garibaldi. Ces groupes de musiciens interprètent des classiques de la musique mexicaine à la demande (et sans oublier de payer pour chaque chanson à la fin). On a eu de la chance de s'installer juste à côté d'une table de jeunes mexicains bien imbibés qui se sont montrés très généreux avec les mariachis pour séduire la tablée de touristes d'en face. Nous, on était aux premières loges pour profiter du spectacle avec nos cocktails !

Nous avons consacré une journée à l'agréable parc de Chapultepec, centré sur son "château" aux multiples usages, dont celui de demeure de l'Empereur de courte durée du Mexique, parachuté là par Napoléon III. Mais ce qu'on y a préféré, c'est le merveilleux musée d'anthropologie, où après deux visites il nous restait encore le double de salles à découvrir !

Dernière curiosité à CDMX, on a passé deux heures sur une trajinera (une sorte de grosse gondole) à naviguer sur les canaux entre les nombreuses chinampas (îles artificielles) où se succèdent des zones cultivées et des maisons. Ces structures témoignent de ce qu'était la région avant l'arrivée des espagnols : des villes sur un grand lac avec des quartiers flottants et des ponts pour relier les différents endroits, le tout à 2000 mètres d'altitude !

Ambiance typique à Xochimilco - on aperçoit une Cox' dans le fond.
Ambiance typique à Xochimilco - on aperçoit une Cox' dans le fond.

Après toutes ces belles choses, on en voulait encore plus ! On s'est donc lancés dans quelques excursions en dehors de la ville : à suivre :)

Elida

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