Détente à Carthagène-des-Indes
Après les deux dernières semaines au Chili et au Pérou, un peu de repos nous attend en Colombie. Lors de la planification de notre séjour en Amérique du Sud, nous avions fait le choix délibéré de nous poser à Carthagène afin de reprendre des forces après le programme chargé dans les deux pays précédents.
La réputation de Carthagène n'est plus à faire : haut lieu de tourisme, la vieille ville entourée de remparts est classée à l'UNESCO et les buildings de Bocagrande accueillent à bras ouverts les touristes de tout le continent américain désireux de se défaire de quelques dollars. Située sur la côte nord de la Colombie, donnant sur la mer des Caraïbes et offrant un climat tropical, cette petite ville a donc tout pour plaire. Mais ça, c'est sur le papier !
En pratique, notre séjour n'a pas pris le tour paradisiaque qu'on espérait (même si ça restait agréable). La densité de vendeurs de rues est telle qu'on se fait accoster des dizaines et des dizaines de fois par jour. Pour une excursion touristique, pour un massage, pour un restaurant, pour une bière... ça n'en finit jamais. Au point que cela devient parfois drôle (quand on énumère la liste des plats de concert avec le serveur d'un resto de notre rue) ou glauque (quand la masseuse qui passe à côté de nous sur la plage insiste lourdement pour nous enduire d'huile). D'autant plus que notre arrivée à Carthagène a été particulièrement ratée : arnaque au taux de change (+ 50%, tout de même) et chauffard de taxi qui percute une voiture à contresens à force de vouloir doubler (avec pour seul réaction le mot puta, l’œil rivé au rétro pour voir si nous étions poursuivi par la voiture emboutie).
Ajoutez à ça les 28 degrés à cent pour cent d'humidité (auquel le Pérou ne nous avait pas préparé) qui nous font mal dormir, il nous a fallu quelques jours de farniente pour nous en remettre et avant d'apprécier le paysage.
Heureusement, la vieille ville de Carthagène vaut le détour. Construite par les Espagnols (encore eux !), son port a servi à transborder les richesses incroyables tirées de la conquête du Pérou et de la Colombie. Un free walking tour (encore un !) nous rend familier de l'histoire de la colonie, de la traite des esclaves ou encore des différents assauts donnés à la ville par les britanniques, les français ou les américains. Notre expertise des free walking tour, accumulée de Santiago à Lima, nous permet à cette occasion de remporter plusieurs quizz et même le maillot de foot de l'équipe nationale lors de l'épreuve finale (qui s’avérera en fait être un porte-clé).
Nous faisons également la rencontre d'Ernesto, qui nous conduira à différents endroits autour de la ville dans son taxi (notamment le fort de San Felipe et le monastère de la Popa) et nous fera goûter quelques spécialités locales cuites dans la rue : arepa con huevo (dont il faut toujours manger deux unités tellement c'est bon) et carimañola (à base de yucca). Miam.
Enfin, il y a les excursions. Comme nous ne faisons rien sans consulter internet, nous décidons de ne pas aller à Playa Blanca (trop touristique) et optons pour el Encanto, une plage privée dans les islas del Rosario. C'est pas si mal, mais à force de voir des plages de rêve avec peu de touristes en Polynésie, on apprécie moins ce genre d'endroit. La surprise agréable ce sera finalement l'excursion au "volcan" Totumo pour un bain de boue. Le terme de volcan est sans aucun doute usurpé, mais la sensation de flottaison dans un bon bain de boue est étonnante. Et le repas inclus dans l'excursion nous réconcilie avec son caractère touristique.
Et dire qu'on était venu à Carthagène pour donner l'occasion à Raphaël de surfer... Les vagues ne sont pas au rendez-vous même lorsqu'on est à la plage à six heures du matin. Tant pis, ce sera donc notre bain de mer le plus matinal de tout le séjour :D.
Nous sommes tristes de quitter Lisa et Raphaël le dernier jour. Pour eux, c'est le retour (surtout pour Lisa, après 7 mois passés au Brésil, chapeau !) alors que nous avons la chance de continuer le voyage vers Mexico. Et finalement, le vent a tourné (ou plutôt les vagues), et c'est grâce à un vol un peu plus tardif que le nôtre que Raph a pu prendre quelques vagues avant de partir à son tour !
Florian
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